Le Gamou Tivaouane

Le Gamou Tivaouane

Le Gamou (ou Gàmmu) est un grand pèlerinage annuel à l’occasion du Mawlid – commémoration de la naissance de Mahomet – qui a lieu dans différentes villes du Sénégal, mais principalement à Tivaouane. Depuis 1902, cette ville a été le berceau de cette importante fête commémorative religieuse des tidjanes1, grâce à El Hadji Malick SY et, à sa mort en 1922, par ses différents successeurs. Le Gamou est également célébré par la communauté mouride, à Touba et dans les autres foyers religieux, tels que Médina Baye, le quartier religieux de Kaolack.

En termes d’affluence, le Gamou draine énormément de monde au Sénégal, c’est le premier événement religieux du pays, en ce sens qu’il est célébré un peu partout, suivi du Magal de Touba2. Toutefois, Tivaouane reste la ville phare de cette célébration, et le Gamou de Tivaouane est considéré comme le plus important et le plus influent. C’est là où se rassemblent les fidèles tidjanes venus de toutes les régions du Sénégal, mais également des pays voisins tels que la Mauritanie ou le Mali.

Le terme Gamou vient du wolof gàmmu3. Étymologiquement, il désigne la célébration de la naissance d’un enfant ou de l’arrivée au monde d’un nouveau membre d’une société4. Par extension, le terme peut aussi s’appliquer à de grands rassemblements religieux pour d’autres occasions3.

À l’origine, gàmmu était geumo (fermons les yeux en wolof) c’était une fête profane wolof au cours de laquelle toutes les lumières étaient éteintes et qu’au milieu de la nuit, dans le noir absolu, tout homme pouvait avoir une relation sexuelle avec n’importe quelle femme à sa portée. D’ailleurs, une chanson wolof l’illustre : Gui gàmmu kou si niaaw de, kou si rafet maleu diour si sama biir. Après, le terme gàmmu avait évolué et était utilisé chez les Wolofs pour dire fête. En 1902, El Hadji Malick Sy dit Maodo, le patriarche, lui donne pour la première fois une dimension religieuse et spirituelle. Il en a fait un élément central de son apostolat, en faveur de la vulgarisation de l’islam et en résistance aux autorités coloniales françaises. Il entreprend ainsi de donner au Gamou de Tivaouane des dimensions sociales, mystiques, culturelles, scientifiques, géostratégiques et économiques, surtout spirituelles et divines.

Toutes les fêtes musulmanes de Sénégambie, telles que Tabaski, Gamou, Korité, Weri Kor, etc., sont fériées au Sénégal5. Mais c’est surtout le Gamou de Tivaouane qui attire l’attention, qui renforce les liens entre les musulmans et qui donne une place particulière à

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